| action | | | Le sens de ma vie se laisse mieux deviner par ce que j'évite que par ce que je poursuis : « Tiens au sens des contraintes que tu imposes à ton action » - Marc-Aurèle. | | | | |
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| marc aurèle | | | Pour l'intelligence, ce qui suspendait l'action devient action, et route ce qui barrait la route. | | |   | |
| | action | | | Les bonnes contraintes nous retiennent de tant de mauvaises actions et évitent tant de mauvaises routes | | | | |
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| marc aurèle | | | La source du Bien est en toi-même. Elle ne cessera pas de jaillir tant que tu la creuses. | | |    | |
| | bien | | | Ceux qui, avec leurs mains, s'y adonnent finissent par troubler et boucher cette source. Il faut ne la toucher, ne l'entretenir qu'avec le regard de mon cœur, qui, au lieu de l'approfondir par le faire, la rehausse par l'être. Je peux élever cette source à une bonne hauteur, sans bouger mes bras ; méfie-toi de largeurs, longueurs et surtout profondeurs, désintéresse-toi des embouchures, laisse-toi porter par l'onde, ce rythme, fidèle à la source. | | | | |
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| marc aurèle | | | On devrait être bon pour les autres comme le cheval qui court, comme une abeille qui produit du miel, comme la vigne porte le raisin, sans penser aux grappes. | | | | |
| | bien | | | Être donc plutôt exécutant d'un algorithme que porteur d'un rythme. Mesquin et prophétique. Le Bien a une source surnaturelle, qui s'appelle Dieu ; il a un état naturel, qui s'appelle la honte ; mais il n'a pas de traduction naturelle – toute action le dénature. | | | | |
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| platon | | | Les royaumes sont heureux, où les philosophes sont rois et où les rois sont philosophes. | | | | |
| | cité | | | Ni Marc-Aurèle ni Plotin ne nous apprennent quoi que soit sur le bonheur ou les malheurs de leurs royaumes ; stoïciens et platoniciens se moquent des jérémiades ou exaltations externes et n'écoutent que la sérénité interne ; ils savaient et calculer et peindre. Être philosophe attitré, de nos jours, c'est savoir bien calculer, là où le bonheur incalculable fait rage. | | | | |
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| hommes | | | Le choix vital, aujourd'hui, se formule ainsi : exécuter un algorithme ou jouer un rythme. Les chanceux, s'adonnant aux deux, vivent en comiques. Les tenants de la musique pure terminent en tragiques. La leçon de Marc-Aurèle : « Ne pas jouer l'acteur tragique » n'est plus d'actualité. | | | | |
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| intelligence | | | À leur naissance, les pensées sont incolores, et elles le restent, tant que l'irisé de l'âme ne les touche. Et non pas l'inverse : « L'âme se colore par l'effet des pensées » - Marc-Aurèle. Les palettes appartiennent à l'âme ; la géométrie et le dessin sont les outils de l'esprit. Avec la fatale extinction des âmes, toute pensée finit dans la grisaille mécanique. Les pensées engrangent le conscient, l'âme arrange l'inconscient. | | | | |
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| intelligence | | | L'invention face à la reproduction, le sacrifice d'un soi si insaisissable face à la fidélité à un soi bien déterminé, - dans cette opposition des poses philosophiques, la première l'emporte largement sur la seconde, en qualité et même en cohérence : il suffit d'imaginer Marc-Aurèle vanter les vertus de la force, ou Montaigne se lamenter sur la souffrance, ou Nietzsche faire l'apologie de la faiblesse, ou Tolstoï se vautrer dans l'érotisme, ou Cioran en appeler au rire ; en revanche, Spinoza, Schopenhauer ou Sartre sont dans leurs soi respectifs, ce qui les rend plus ternes. Je ne connus que deux cas, où l'écrivain et l'homme, tous les deux pleins de noblesse, vécussent main dans la main, regard sur le regard, talent du talent - R.Char et R.Debray. | | | | |
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| noblesse | | | Comprendre ce qu'il faut pour rester Marc-Aurèle sans empire, Job sans lèpre, Byron sans titre, G.Bruno sans anathèmes, un saint sans Dieu. | | | | |
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| noblesse | | | Je porte en moi quatre acteurs : un homme secret, un condensé des hommes, un sur-homme potentiel et un sous-homme actuel (les quatre masques antiques portés par tout humain). Le surhomme serait-il ce dieu intérieur, sur lequel doit veiller le philosophe - Marc-Aurèle ? Et surmonter l'homme mystérieux - quel beau programme pour celui qui vit du rêve ! Avoir surmonté tous les quatre, c'est être poète ; c'est ce que fit Rilke, en surmontant Nietzsche ! | | | | |
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| noblesse | | | La pensée qui t'apaise est rarement de la pensée ; c'est la sensation de honte qui annonce, le plus souvent, sa pénible naissance. Marc-Aurèle : « que tu puisses avouer toujours sans honte tes pensées » - n'y a rien compris, tout en ignorant la profonde ironie de sa pseudo-sagesse : « qui vit en paix avec soi-même, vit en paix avec l'univers ». | | | | |
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| marc aurèle | | | Tout ce que tu vois à portée de ta chair et de ton faible souffle, n'est pas à toi. | | | | |
| | proximité | | | Est à moi ce qui est à hauteur de mon grand souffle ; là où mon âme munit d'ailes et ma chair et mon esprit. Le grand souffle me porte vers mes limites, au-delà de mes horizons et de mes firmaments. | | | | |
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| solitude | | | J'aimerais bâtir une solitude en pointillé comme alternative instable à cette solitude circulaire, que Marc-Aurèle admirait dans la sphère parfaite d'Empédocle. | | | | |
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| marc aurèle | | | L'homme, qui a opté pour son génie, n'a besoin ni d'isolement ni d'affluence. | | |  | |
| | solitude | | | Savoir peupler le premier et se sentir seul dans la seconde est le seul et même don. | | | | |
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| marc aurèle | | | Il est parfaitement possible d'être un homme divin et de n'être remarqué de personne. | | | | |
| | solitude | | | Tout encourageante que cette sentence est pour les candidats à la divinité, il vaut mieux penser à sa propre vue, à ses propres toges, harangues et foudres, que je suis le seul à endosser, proférer ou entendre. Je sais bien, qu'on ne remarque, aujourd'hui, que des livrées, uniformes et beuglements. | | | | |
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| souffrance | | | Quand je suis moi-même un climat, j'accueille comme miens les calamités et sinistres, dont m'accable une aveugle saison : « Tout ce que m'apportent tes saisons est pour moi fruit, ô Nature » - Marc-Aurèle. Être moi-même nature, que n'éclaire ni ne tente aucun chemin : « La nature que nous sommes s'assombrit, car nous n'avions aucun chemin »** - Nietzsche - « Die Natur, die wir sind, verfinsterte sich - denn wir hatten keinen Weg » - que mon dynamisme s'affirme dans mon art de préserver mon immobilité, pleine de belles ombres d'une lumière inconnue. | | | | |
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| souffrance | | | Toute la hauteur de l'art est dans l'élan tragique des commencements ; toute la profondeur de la vie est dans le courage d'assumer les suites de nos débuts, aussi redoutables, pour l'artiste, que la mort même. « Ce n'est pas la mort qu'on devrait redouter, mais ce qu'on n'arrive même pas à commencer à vivre » - Marc-Aurèle. | | | | |
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