| amour | | | Le vrai regard est comme une caresse - l'art d'attouchement initiatique, tout en surface ; la profondeur, comme une possession, crée un paysage, mais fausse le climat. « Tout vrai regard est un désir »** - Musset. | | | | |
|
| amour | | | La vie est faite de la réalité et des songes, de la veille et des rêves. Depuis que la vie n’est plus qu’une vigilante veille, le rêve s’évanouit. Qui pourrait encore dire avec A.Musset : « La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve ? ». | | | | |
|
| musset a. | | | L'amour vit d'inanition et meurt de nourriture. | | |  | |
| | amour | | | L'amour est un appétit d'ascètes et de fanatiques : plus il crie famine moins appétissantes deviennent les nourritures terrestres. | | | | |
|
|
| musset a. | | | Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. | | | | |
| |
|
| musset a. | | | Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux. | | | | |
| | hommes | | | Tous les quoi et les pourquoi sont dits depuis des lustres, c'est le comment qui est à réinventer ou à recommencer. Par les tard-venus du mot, non de l'heure. Le monde fut vieux de tous les temps (senescit mundus), mais jamais les hommes n'étaient plus loin de leur enfance et ne s'identifiaient à ce point avec l'âge adulte. Occupé par la raison de ses fruits, le monde oublie ses floraisons. Ils sont de leur pays, de leur saison, de leur journal, de leur langue, comme moi, je suis de mon enfance. Mais, enfant, je suis venu trop vieux. | | | | |
|
|
| ironie | | | Où A.Musset a-t-il vu des anges du crépuscule ? À la tombée de la nuit, n’apparaissent que les bêtes ; les anges annoncent les aubes. Les commencements diurnes chantent les hauteurs nocturnes. | | | | |
|
| mot | | | Tous les poètes français d'avant Aragon furent terrorisés par l'orthographe, dans la recherche de leurs rimes ; ils vous parlent de musique (Verlaine), de voix (Valéry), de chant (Musset), d'ivresse (Rimbaud), tandis qu'on dirait, que c'est la présence de ces misérables e muets ou de consonnes imprononçables, qui les préoccupe au premier chef… | | | | |
|
| musset a. | | | Dieu parle, il faut qu'on lui réponde. Le seul bien, qui me reste au monde, Est d'avoir quelquefois pleuré. | | | | |
| | solitude | | | On ne peut comprendre cette bizarrerie larmoyante, que si l'on a connu une vraie solitude, quand le poids de tous les souvenirs se mesure sur une balance innée et partiale, avec une préférence donnée à l'aérien et au liquide. Quant à Dieu, Le prier est tout de même un mode de dialogue plus honnête que Lui répondre. Quand Dieu se met à parler, on est sûr, qu'un ventriloque traîne quelque part dans les parages. | | | | |
|
|
| souffrance | | | La souffrance rend encore plus profonde la bénie méconnaissance de soi-même. Musset : « Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert » - profane cette noble fonction de la douleur. Celui qui prétend se connaître ou connaître Dieu est incapable de vivre le vertige de la distance infinie, qui le sépare de son soi inconnu. La pire profanation du sacré est la familiarité avec lui. « Les douleurs légères parlent, les grandes douleurs sont muettes » - Sénèque - « Curae leves loquuntur, ingentes stupent » - l'acoustique réelle ou la musique virtuelle. | | | | |
|
| | souffrance | | | L'harmonie est la tension, dans le désir, entre sa voix et son regard. Quand j'ai ma propre voix, cette harmonie ne peut être que douloureuse : ma voix résonne vers l'intérieur, tandis que le regard est ce qui m'est le plus éloigné, d'où la déchirure. | | | | |
|
|
| musset a. | | | Il n'est joie ou douleur, si juste et si certaine, Dont quelqu'un n'ait douté. | | | | |
| | souffrance | | | Ce qui permet d'inventer des joies, dans une douleur, ou d'anticiper des douleurs, dans une joie. Ce qui élargit mes gammes, sur lesquelles se composera la musique de ma vie, où la justice et la certitude ne sont qu'un thème, au même titre que le hasard et le doute | | | | |
|
|